Carnet de route

Ecole d'Aventure : Un an déjà ! Bouquet final sur le Glacier Blanc
Le 28/06/2021 par Angélique, Claude, Coralie et Pierre
Déjà une année que l’Ecole d’Aventure du CAF du Guillestrois est lancée : pour clore le programme multi-activités où chacun s’est initié à diverses disciplines et a rencontré des acteurs de la montagne variés, rien de tel qu’une course d’alpinisme où il faut faire appel à de nombreuses connaissances et techniques.
Soana, Anju, Himaly, Dorian, Ethan, Lucas, Emile et Victor vont avoir le privilège de gravir un sommet au-dessus du Glacier Blanc !
Grande équipe d’encadrement pour accompagner et initier les jeunes qui vont être aux petits soins : Angélique, Claude, Coralie et Pierre.
Et pour parfaire l’intronisation dans le monde de la haute montagne, la première journée va être animée par Lucien, garde moniteur du Parc National des Ecrins. Après une présentation des Parcs nationaux et du Parc National des Ecrins en particulier, Lucien va nous éveiller à toute la vie d’altitude : la faune et nous aurons l’occasion d’observer des chamois, la flore et les spécificités de son adaptation à ce monde froid et venté, les glaciers, leurs moraines, les vallées et les torrents… De fait, la montée passe vite et nous arrivons au verrou glaciaire d’où nous pouvons enfin voir la langue frontale du Glacier Blanc. Première longue pause méritée au cours de laquelle Lucien présente des photos des 20 dernières années qui retracent l’évolution du Glacier Blanc et son recul dû à la fonte.
L’objectif du jour est de rejoindre le Refuge des Ecrins à 3 175 m ! La météo menaçante nous incite à ne pas tarder et nous repartons rapidement. Le chemin se raidit et devient plus technique : Il faut souvent poser les mains pour progresser sur les dalles lisses raclées par le glacier pendant de si longues années et désormais apparentes du fait du retrait glaciaire : C’est la moraine de fond.
Enfin, nous arrivons au bord du glacier et nous pique-niquons fascinés par les séracs et crevasses.
Lucien nous quitte pour repartir en vallée et notre troupe émerveillée poursuit son chemin à travers le glacier. Encordés par six afin de ne pas prendre le risque de tomber à plusieurs dans une même crevasse, nous déambulons au milieu d’un labyrinthe formé par les ponts de neige à la résistance douteuse.
Quelques crevasses apparaissent déjà car la neige qui recouvre le glacier fond régulièrement : il faut parfois prendre de l’élan pour les franchir en sautant.
Le ciel reste couvert et les nuages accrochés aux sommets qui entourent le Glacier Blanc ne nous permettront pas d’admirer la Barre des Ecrins et le Dôme de Neige qui dépassent les 4 000 m d’altitude.
Le cheminement ludique nous permet de rejoindre rapidement le Refuge des Ecrins, mais il nous faut quand même faire un dernier effort soutenu car il est désormais haut perché au-dessus du Glacier Blanc.
Le refuge affiche complet ce soir car la saison bat son plein. Nos jeunes aventuriers ne passent pas inaperçus dans l’assemblée constituée principalement de grands gaillards sensibles aux efforts et au courage que les jeunes ont dû déjà déployer pour arriver ici.
Maintenant place au repos et à la récupération : Damien, le gardien du Refuge des Ecrins, prend soin de nous en nous accueillant chaleureusement dans sa maison douillette. Après quelques jeux et lectures, il nous régale d’un repas gourmand. L’effort en valait la peine !
Lundi matin, le réveil à 4 heures du matin est difficile ! Les questions sur cet horaire sont vite levées en expliquant les risques inhérents de la haute montagne.
Un bon petit déjeuner permet à chacun de prendre des forces nécessaires pour l’ascension du Pic du Glacier d’Arsine qui culmine à 3 364 m d’altitude.
Nos cordées reprennent le chemin du Glacier Blanc. Au loin, plusieurs cordées en route pour d’autres sommets ressemblent à de petites guirlandes illuminées par leurs frontales. Nous abordons la pente finale qui nous mène au sommet. L’enneigement est encore important mais il y a déjà une étroiture en rocher à passer : il faut poser les mains sur le rocher pour grimper ce petit passage tout en gardant les crampons aux pieds : c’est une sacrée expérience !
Il est temps d’arriver au sommet, les gants sont mouillés et le vent refroidit la troupe qui accuse le coup. Quelques trouées dans la brume nous permettent de profiter de la vue plongeante sur le Glacier d’Arsine, sa moraine bien marquée et les beaux lacs glaciaires bleus turquoise.
On ne s’attarde pas trop et on s’engage dans la redescente jusqu’au Glacier Blanc où les éclaircies revenues réchauffent l’ambiance austère et froide du sommet. La suite du retour sur le Glacier Blanc puis jusqu’au Pré de Madame Carle se passe dans la bonne humeur… un petit vent de satisfaction habite chacun de nos jeunes aventuriers : les conditions difficiles et une première en haute montagne pour beaucoup vont graver un souvenir impérissable chez les jeunes.