Carnet de route

4 jours de Terrain d'Aventure à Sainte Victoire
Le 09/06/2023 par Angélique & Claude
Un grand merci à Séranne pour son récit :
4 jours intenses où les manips commencent à rentrer, où la lecture de l’itinéraire promet d’être une belle galère pour nos premières sorties en autonomie, où la Sainte-Victoire est toujours abonnée aux orages et où on a encore pu admirer le sang-froid de nos encadrants.
J1 : voie du Grand Couloir. Facile, agréable, ça fait plaisir de voir que malgré mon niveau de débutant, certaines sorties paraissent envisageables en autonomie. Angélique et Séranne enchaînent avec l’arête de l’Aigle et signent une doublette. Repérage délicat de l’itinéraire et rocher fragile. On est toujours un peu à côté des relais prévus... Dernière longueur en 5b+ difficile. Quand on arrive à sortir le pas, pas moyen de lâcher une main pour retirer la dégaine. Va falloir retourner à la salle... Ça ne déroule pas tout seul non plus pour Angélique, qui est... en chaussures d’alpi ! Retour par le col chaîné du Grand Couloir, où s’ébattent des chèvres tachetées. Arrivée de Cédric le soir.
J2 : C’est la plus belle journée annoncée par la météo. C’est le moment de faire une longue sortie : Ambition Triplette. Nous choisissons l’enchaînement des voies des Moussaillons, de l’arête du Jardin et de l’arête sud-ouest de la croix de Provence. C’est super sympa de partir de tout en bas et de tout remonter par le rocher. La croix, bien visible, constitue un objectif motivant quand on commence à fatiguer. Difficile en effet de tenir la concentration sur 3 voies et 400 m de dénivelé. Dans la 2e voie, Angélique prend les devants et tout d’un coup, on file deux fois plus vite. Il faut dire que la voie des Moussaillons a été bien laborieuse, avec une première longueur dalleuse en conglomérat et un premier spit bien haut pour commencer. Retour dans la magnifique lumière du soir par le prieuré.
J3 : Voie du Jardin suspendu. Pas si facile, elle demande d’y mettre un peu de cœur. Justement, c’est la bonne difficulté pour devoir se pousser sans être totalement en galère. On se rend rapidement compte qu’il y a moins de tonus dans les muscles depuis la longue journée de la veille mais le plaisir est autant là. Des difficultés pour trouver le dernier relais. Finalement, c’était l’arbre le plus près en atteignant la terrasse, pas besoin d’aller fouiller au pied du mur suivant comme le suggérait le topo. Nous avons commencé tard pour espérer que la voie soit à l’ombre et le pari est gagné. En contrepartie, nous sommes rattrapés par l’orage en fin d’après-midi. La dernière longueur, qui n’est pas la plus simple, se fait au pas de course, Angélique (toujours en chaussures d’alpi) et Cédric en leaders. Un petit mouflage et hop, voilà la Séranne sortie de la voie en 30 secondes. C’est vraiment une technique à savoir faire, tu sors n’importe quel second de n’importe quelle voie difficile avec ça ! Il faut dire que juste devant, Claude se coltine le retrait de tous les points de sécu. L’équipe exprime ses regrets d’avoir dû expédier cette longueur : il faudra revenir !
J4 : Nous partons audacieusement dans l’arête Genty. On commence à moins craindre LA dalle de la Sainte qu’on a rencontrée plusieurs fois et par petit peu sur les voies des jours précédents, ce qui nous a permis de nous familiariser en douceur. Heureusement car dans la Genty il y en a plus souvent. Ces passages sont cependant largement spités, ce qui n’empêche pas quelques bons moments de réflexion. L’orage arrive avec 2h d’avance. A la fin de L5, à 13h, nous prenons donc la tangente. Angélique part en éclaireur et sécurise la descente. Nous arrivons dans le pierrier du retour de la voie sous la pluie. L’orage nous laisse rentrer à peu près tranquillement avant de gronder ensuite tout l’après-midi. Il faudra aussi revenir terminer celle-ci !