Carnet de route

Projet « Découvrir la montagne » dans le Parc National des Calanques

Le 18/12/2021 par Angélique et Claude

La 1ère rencontre de septembre ayant été annulée pour cause de pluie battante, c’est finalement par un mini stage que l’Ecole d’Aventure fait sa rentrée ; Opération validée avec succès avec une immersion full montagne au cœur du Parc National des Calanques. Personne ne pouvait rêver mieux !

C’est la première fois que l’Ecole d’Aventure de Guillestre part aussi loin et délaisse ses montagnes chouchoutes. Mais pourquoi ? L’idée vient du Comité Régional PACA qui a développé un projet de relier trois « mondes » : les jeunes, les refuges et les espaces naturels sensibles, à travers trois activités : la découverte de la nature fragile, une activité sportive et un petit chantier autour du refuge « lieu de vie ». Pour nos hauts alpins, nuls doutes que ces thèmes ont déjà une forte résonnance, alors autant partir à la découverte d’un nouveau massif… et ce sera Les Calanques !

Abigaël, Anju, Coline, Himaly, Emile, Enki et Victor sont les heureux aventuriers, accompagnés et encadrés par Angélique et Claude qui vont leur permettre de valider ce triptyque.

Même si l’automne resplendit à cette époque dans nos montagnes, personne ne crache sur un petit tour dans le Sud au gout d’été : A peine débarqué à Cassis, tout le groupe ressent que le séjour va être plutôt dépaysant. Nous quittons le mini bus avec des sacs assez chargés de matériel d’escalade mais aussi de nourriture car nous sommes hébergés en gestion libre à l’Auberge de Jeunesse de la Fontasse. Le relief local donnant un peu la sensation de grosses bosses pour les jeunes mollets montagnards, nous relions rapidement la Calanque de Port Pin : Effet Waouh garantit, on prend la pause repas dans ce petit paradis… et première baignade pour certains.

En attendant notre rendez-vous avec des gardes du Parc National des Calanques, la petite plage tranquille du matin commence à grouiller de promeneurs - baigneurs - touristes et rapidement la calanque devient investie jusqu’au moindre bout de rocher. Alors là, on comprend rapidement que la fréquentation doit avoir un sacré impact sur la nature.

Les deux gardes, Fabien et Alex, nous rejoignent et nous présentent le massif et les enjeux du Parc National. Les similitudes existent avec nos parcs de montagne et notamment celui des Ecrins que l’on côtoie régulièrement. Mais les jeunes sont très réceptifs et plutôt curieux : les chamois sont troqués contre une grande variété de cétacés, les perdrix qui se dodelinent sur les sentiers sont des cousines lointaines des lagopèdes, les navettes fluviales donnent un air de fête foraine bien aussi déplorable que les motoneiges ou les remontées mécaniques.

Mais la grande différence vient du fait que la plus grande partie de la superficie du Parc est constituée de fonds marins alors qu’habituellement ce sont des hauts sommets, observables facilement voire accessibles en alpinisme.

Nos petits montagnards sont également sensibles aux gestes d’incivilité qui malheureusement sont en relation avec la forte fréquentation mais aussi la différence de culture que l’on peut avoir avec une population urbaine. Les gardes expliquent leur rôle de prévention auprès de nombreux visiteurs et nos petites têtes, bien qu’intriguées par leur pouvoir de verbaliser, assimilent vite le message et se feront un plaisir d’être des ambassadeurs auprès de différents touristes rencontrés lors de nos prochaines journées à arpenter les sentiers.

Nous laissons les gardes sur la plage bondée de Port Pin pour poursuivre notre randonnée et rejoindre l’Auberge de Jeunesse de la Fontasse. Il y a beaucoup de sentiers et les enfants se servent de la carte du massif donnée par les gardes pour s’orienter et étudier le trajet qu’il nous reste à faire.

L’auberge de jeunesse de la Fontasse est un lieu magique : Paisible, isolé et dans un cadre de carte postale avec la baie de Cassis et le Cap Canaille en panorama.

Séréna, la gardienne, nous accueille chaleureusement. Elle nous explique les contraintes liées à l’électricité et surtout à l’usage de l’eau. Elle nous installe dans un grand dortoir rien que pour notre groupe… autant dire qu’avec la quantité de matériel, de repas, d’affaires perso, l’espace est vite investit. Nous terminons la visite par la cuisine commune que tous les groupes partage pour préparer leurs repas.

C’est l’heure où tous les groupes arrivent, Séréna doit également les accueillir. Nous prenons Rdv pour le lendemain après-midi pour aller visiter les citernes et voir avec elle les travaux d’entretien de cette réserve où la moindre goutte d’eau a valeur d’or. Le climat sec et chaud associé au sol calcaire qui laisse disparaître la pluie dans les failles rendent le massif très sensible au risque d’incendie.

Pour patienter jusqu’à l’heure du repas, Claude, Emile et Lucas font un A/R ravitaillement au camion, pendant que le groupe joue au molki.

Dimanche matin, un groupe part en rando avec Claude pour accéder au-dessus des falaises du Devenson qui dominent la mer de plus de 200 mètres ! Un bel endroit pour le pique-nique.

La rando se poursuit ensuite jusqu’au belvédère d’En Vau qui offre une vue plongeante sur la magnifique calanque d’En Vau. Alors que les autres groupes de randonneurs retournent sur leurs pas, note petit groupe enfile les baudriers et sort la corde pour s’échapper par la descente directe dite des petites escalades. Quelques passages doivent être passés encordés pour se sécuriser, il faut également descendre un ressaut en rappel et moulinette. Tout se passe bien pour rejoindre la Brèche de Castel Vieil et nos gais lurons dévalent ensuite le sentier pour rejoindre la plage d’En Vau et faire trempette ! Que du bonheur.

Pendant ce temps, l’autre groupe part avec Angélique faire la traversée Ramond : Un itinéraire plus technique qui longe une vire à mi-hauteur de la falaise de Castel Vieil dans un cadre grandiose. Plusieurs descentes en rappel dont la première après la fameuse traversée du trou du Canon ; de la progression en corde tendue au milieu de gouffres, concrétions, fissures ; Pas mal de gaz quand la vire se rétrécit ou lorsqu’il faut enjamber un pas dans le vide tout ça coincé sous un toit ; De la grimpe : un peu voir beaucoup pour les 3 dernières longueurs qui permettent de sortir sur le plateau ; Les 2 cordées s’en sortent avec brio !

Lundi matin, tout le groupe part faire la vire du grand rappel après, pour certains chanceux, un bain solitaire dans la calanque ensoleillée au petit matin.

Cet itinéraire démarre sur la plage d’En Vau : quelques pas sur les rochers au bord de l’eau puis un sentier raide et végétalisé permettent de rejoindre une grande vire qui domine la calanque. Assez tortueuse, elle permet d’avoir de beaux points de vue assez aériens, ça impressionne un peu. Puis la vire se rétrécit et on s’encorde pour sécuriser la progression. On forme 4 cordées et les grimpeurs affutés de la Ramond prennent la tête d’une cordée, ce qui leur permettra de mettre en pratique pleins de pettes techniques vues la veille. Il faut ensuite descendre au bord de l’eau par un rappel de 25 mètres. La suite du cheminement permet de monter sur le plateau de Castel Vieil. Moins gazeux, l’itinéraire n’en est pas moins technique avec quelques ressauts à franchir où il faut jouer sur la longueur de corde pour sécuriser la cordée. Le large plateau de Castel Vieil offre des panoramas époustouflants de tous côtés : pleine mer, baie de Cassis, falaises vertigineuses, falaises du Dévenson… On le remonte depuis son extrémité jusqu’à l’étroiture qui va nous ramener à la Brèche de Castel Vieil par une ultime descente en rappel. Dernier passage par la calanque d’En Vau, on retourne au camion par les sentiers avec des étoiles pleins les yeux.

Un grand merci au Comité Régional PACA qui nous a permis de vivre une si belle aventure.







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